8 questions pour mieux comprendre l’hypnose

L’hypnose est une technique thérapeutique qui connaît un engouement grandissant, avec la multiplication des forums de discussion sur le net, des livres, des conférences, et des formations diplômantes. L’hypnose offre de nombreuses possibilités qui ne cessent d’être redécouvertes et approfondies, aussi bien par le public que par les thérapeutes.

Cette méthode, qui met en jeu des capacités particulières du cerveau, suscite encore des questions, et sa réputation sulfureuse finit parfois par la rattraper, malgré les réussites qu’elle offre dans le domaine thérapeutique et psychique.

Voici 8 questions-réponses pour faire le point sur l’hypnose, ses indications, ses réussites et ses différentes techniques.

  1. Qu’est-ce que l’hypnose ?

Le phénomène hypnotique est tellement complexe qu’il n’en existe pas une unique définition. Le plus souvent, on parle d’un état de conscience modifié, un peu comme le rêve, la relaxation, la transe, ou la méditation. Quand une personne est plongée dans un état hypnotique, sa vigilance normale qui lui permet de raisonner au quotidien, se trouve modifiée.

Le cerveau se trouvant en manque d’informations, par absence de stimuli extérieurs, produit des informations en cherchant des images dans l’inconscient. C’est comme si la personne rêve sans être endormie, en oubliant la réalité extérieure et en entrant dans une autre réalité, intérieure.

Dans l’état de vigilance normale, l’attention est portée sur plusieurs centres d’intérêt, en passant de l’un à l’autre, alors qu’en état d’hypnose, l’individu se concentre sur un sujet restreint et bien précis. Seule la voix du praticien continue à être entendue, et ses paroles jouent le rôle de stimulus qui augmente le pouvoir de suggestion. Des changements psychologiques ou physiques sont alors possibles, comme le traitement d’une addiction ou la disparition d’une douleur, par des mécanismes complexes, qui ne sont pas encore tout à fait élucidés.

  1. Comment se déroule une séance d’hypnose ?

Une séance d’hypnose dure environ 45 minutes, durant lesquelles le patient plonge progressivement dans un état de semi-conscience, en fermant les yeux ou en fixant un point précis.

Pendant la phase de « pré induction », le thérapeute invite le patient à se détendre, en utilisant une musique, et en lui parlant avec une voix douce, pour lui proposer de se concentrer sur certaines zones de son corps.

Vient ensuite la phase d’induction, où le patient fixe son attention sur lui-même, et où l’état de somnolence s’installe. Pour vérifier si l’hypnose est réussie, le thérapeute demande à la personne d’effectuer certains gestes, et constate si elle répond ou pas.

Le praticien se met alors à répéter des suggestions directes ou indirectes, comme le fait que la douleur a disparu ou que le patient se trouve dans un endroit agréable.

Le réveil se fait à l’aide d’un compte à rebours, le patient retrouve progressivement le contrôle de ses capacités physiques et mentales, et revient à la réalité sans aucune sensation de malaise.

  1. Quelles sont les techniques d’hypnose ?

Il existe deux types d’hypnose : traditionnelle et Ericksonienne.

En hypnose traditionnelle, c’est le praticien qui dirige la séance, en prononçant des suggestions, alors que le patient demeure dans un état de passivité. L’hypnose Ericksonienne est basée sur la participation du patient dans sa mise en condition, et sur des métaphores qui sollicitent l’inconscient et le poussent à trouver des solutions au problème.

De nombreuses études ont démontré que 5% des individus environ ne sont pas hypnotisables, et que seulement 10% arrivent à un état d’hypnose profonde. Les études ne font aucune corrélation entre la personnalité des personnes et leur aptitude à être hypnotisés.

Certains spécialistes proposent des séances d’hypnose à distance, par Skype ou par téléphone.

  1. l’hypnose a-t-elle des effets thérapeutiques ?

De plus en plus de praticiens utilisent l’hypnose pour soigner certains types de maladies, ou en complément d’un traitement médical.

L’hypnose donne de très bons résultats pour les patients qui désirent se débarrasser de certaines addictions, comme l’alcool ou le tabac, comme dans l’atténuation des effets du sevrage. Des succès considérables ont également été constatés dans la gestion de la boulimie et du surpoids, et dans le soutien psychologique lors des cures d’amaigrissement.

De nombreux thérapeutes ont recours à l’hypnose pour lutter contre les douleurs, ou diminuer les doses de médicaments dans le cadre d’une anesthésie, notamment en chirurgie dentaire. Cette pratique soigne aussi plusieurs troubles psychologiques, tels que le stress, les névroses, les phobies, l’anxiété, les problèmes de trac, voire même l’impuissance et la frigidité.

De même, l’hypnose soigne les troubles digestifs, comme les colites ou les ulcères, ainsi que les pathologies psychosomatiques telles que l’eczéma, le psoriasis, les rhinites chroniques, ou l’asthme.

Néanmoins le traitement par l’hypnose n’est pas efficace sur les dépressions aiguës, ou les maladies psychiatriques graves, ainsi que le sevrage des drogues dures et certaines maladies chroniques comme le cancer.

  1. Qui est capable de pratiquer l’hypnose ?

A priori, tout le monde peut hypnotiser, mais à condition de maîtriser la technique et de posséder le don nécessaire.

Cependant, pour avoir le titre officiel d’hypnothérapeute, une formation spécifique diplômante est obligatoire, généralement destinée aux professionnels de la médecine ou de la psychiatrie.

Par ailleurs, il est possible de pratiquer l’hypnose sur soi-même. Les professionnels affirment même que toutes les hypnoses sont en fait des auto- hypnoses, puisque le pouvoir de guérison se trouve dans l’esprit du patient lui-même.

Même si l’exercice est assez complexe, il reste possible pour chacun d’entre nous de s’auto-hypnotiser, en suivant les nombreux guides pratiques existants.

  1. Les réflexions provoquées sous hypnose sont-elles influencées par les paroles du thérapeute ?

Cette question est toujours d’actualité, et au centre des débats, le praticien influence-t-il son patient pour l’amener à se souvenir d’un certain événement par exemple ? De nombreux faux-témoignages ont en effet été recueillis sous hypnose, ainsi que des souvenirs qui n’en étaient pas vraiment.

L’hypnose profonde peut induire la personne sur une mauvaise piste, où les souvenirs authentiques refoulés se mélangent avec les fantasmes, qui peuvent être confondus avec des vrais événements. Le cerveau est en fait capable de modifier ou de reconstruire un événement, de manière à ne pas distinguer les vrais des faux souvenirs.

Aucune réponse définitive n’est donc disponible à ce jour, sur l’influence du thérapeute par une transmission télépathique ou inconsciente.

  1. Des accidents sont-ils possibles ?

L’hypnose ne comprend aucun risque d’accident, parce que le patient ne dort pas, qu’il se réveille toujours, et que l’état hypnotique finit par se dissiper spontanément.

Les hypnotiseurs n’ont aucune influence négative sur les patients, et ne peuvent en aucun cas les forcer à faire des actes contraires à leur morale.

Quoiqu’il en soit, il est recommandé d’éviter les charlatans, en faisant appel à des hypnothérapeutes professionnels reconnus, inscrits sur la liste officielle des praticiens.

  1. Pourquoi l’hypnose est-elle si efficace contre le stress ?

La gestion des troubles du stress fait partie des plus grandes applications de l’hypnose, à côté de l’amaigrissement et de l’arrêt du tabac.

Le stress entraîne un état d’anxiété, des insomnies, des dépressions, qui peuvent devenir handicapants dans la vie quotidienne. L’hypnose a largement démontré son efficacité dans la gestion du stress, car elle comprend un effet relaxant, renforcé par la présence du thérapeute. Le patient hypnotisé est alors capable de lever lui-même ses inhibitions.